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mardi 30 avril 2013

mercredi 24 avril 2013

Mariage pour tous : entre amour et haine


L'amour a gagné la bataille de l'égalité. Enfin! Et d'un débat passionné où l'on pouvait rire de voir des gauchistes défendre l'institution bourgeoise qu'est le mariage, nous sommes passés à l'effroi. Celui de la parole libérée des extrémistes de tous poils qui, non contents de casser de l'étranger, n'hésitaient plus à se faire du pédé, en pourchassant des journalistes, promettant du sang, pressurant les ministres, les parlementaires et menaçant de mort. Manquait plus qu'à remettre madame aux fourneaux, les petits chez les scouts et les juifs avec une étoile et nous voilà revenu au bon temps du maréchal. A quelques semaines de la fête des mères et pères, quels symboles!
Le plus inquiétant n'est pas forcément le visage honteux de la France qui se réveille au sortir de la messe en latin ou du bloc d'extrême-droite, non le plus honteux est la droite parlementaire jouant avec le feu, celui de la non-condamnation ou a minima des paroles ou actes violents. Le Pen récupère les fruits de l'UMP collaborationniste. Certes, l'UMP n'avait pas à voter la loi si il ne le souhaitait pas, mais son absence d'union nationale pour attaquer les dérives de propos, des actes, des menaces. Nous avons eu une droite honteuse.
Et il y a eu la droite qui ne dit rien, comme en Deux-Sèvres où des candidats futurs de droite n'ont mots dits pour élargir ou ne pas perdre d'électorat, car parler c'est s'engager et s'engager c'est faire preuve de courage.
Nous avons envie nous de garder l'image d'une victoire de civilisation. Nous pensons aussi à tous ces hommes et ces femmes qui ont caché et cachent encore leur sexualité par peur du regard ou de la haine, et qui parfois ont préféré ne plus vivre.
Cette loi égalitaire permet de déclarer son amour publiquement. Mais la haine que nous avons observé réfrénera sûrement ceux qui auraient voulu vivre sans avoir peur.


dimanche 21 avril 2013

La vidéo de la semaine


De circonstance et sans regret pour une première ministre britannique à qui nous devons le pire et le pire. Son modèle politique est une dictature à visage caché, son action économique nous la payons actuellement car c'est ce modèle qui s'écroule aujourd'hui.
Tout le monde a fait passer les vidéos de Renaud chantant Miss Maggie. On ne peut faire mieux.


jeudi 18 avril 2013

Mariage pour tous : Fiers d'être Niortais


80 ans après, nous avons l'impression de revenir aux ligues d'extrême-droite qui manifestaient contre la République en 1934. Les anti-mariage pour tous sont outrés de ne pas être entendus. Nous, nous sommes outrés de leur négation de la démocratie.
L'accélération de l'étude de la loi à l'Assemblée n'est pas un mépris mais un constat. Après la première lecture et le vote "pour" des députés, après le vote "pour" du Sénat, la non-contestation n'amène pas de doute et donc de nouveaux longs débats, c'est ainsi et c'est normal.
Les manifestants d'hier à Niort se rassemblaient car ils ne se sentent pas écoutés. Ils le sont mais la rue ne fait pas la loi. L'exécutif a été élu en connaissance de cause sur le passage de cette loi, les élections ont donné la majorité, dont acte. Un référendum aurait été souhaitable si l'exécutif avait avancé masqué, mais là les urnes ont déjà parlé.
La droite joue avec le feu en attisant ou en laissant faire, l'histoire jugera.
A Niort, la municipalité loge, à partir de mai, la LGBT et SOS Homophobie au centre Du Guesclin. Dans un souci d'éducation populaire, fonction principale de ce lieu, ces associations pourront accueillir toutes personnes qui le souhaite par la tenue de permanence, informer les citoyens et former ses bénévoles ou acteurs du territoire.
Prévu avant l'extrèmisation des anti mariages, cet accueil semble de plus en plus nécessaire pour lutter contre l'obscurantisme. Les antis, au départ, ne se disaient pas anti-homo. Les attaques, les propos, les dégradations qui se multiplient montrent leur vrais visages et donc le besoin pour les associations d'avoir un lieu pour exister. Ceci sera le relais et complément nécessaire des actions mises en place par l'Etat comme le poste créé, à la rentrée, par le Rectorat de Poitiers pour lutter contre l'homophobie dans les établissements scolaires.
Nous sommes fiers d'accueillir ces deux associations, fiers de permettre à tous de pouvoir vivre et s'exprimer, fiers bientôt de pouvoir marier tout à chacun qui s'aime.



samedi 13 avril 2013

Les vidéos de la semaine


Deux vidéos de Christiane Taubira au Sénat, pour l'ouverture et la clôture des débats. En ces temps où les intégrismes s'agitent et osent se réfugier derrière la démocratie, qu'ils écoutent bien les paroles bienveillantes, apaisantes et républicaines de notre ministre.


Ouverture des débats le 4 avril 2013


Clôture des débats le 12 avril 2013



vendredi 12 avril 2013

Label rouge



Le Centre national d'art photographique de Niort ouvre officiellement ses portes ce week-end. 4ème label culturel pour la ville après celui de la Scène nationale, la Scène musiques actuelles et le Centre national des arts de la rue. 4 label dont 3 obtenus sous le mandat de cette majorité sous l'égide de l'adjoint à la culture. Un carré d'as qui ne doit pas faire oublier les autres cartes dans le jeu : création d'un service culture, Pilori, Les divers festivals initiés ou soutenus (Takavoir, 5ème mur, Envie urbaine, Nouvelles scènes), les conventions avec les compagnies professionnelles, le 3A, la structuration de l'emploi, et on en oublie au moins le double...
Hommage? Non! Félicitations! Un hommage c'est post mortem, les félicitations sont une invitation à poursuivre.
L'adjoint à la culture, Nicolas Marjault, a marqué la ville de son empreinte. Ses choix sont respectables et à saluer. Nous les avons tous suivis même si nous n'étions pas forcément d'accord avec tous mais par respect et union nous les avons votés. Nous aurions eu tort pour certains et raison pour d'autres mais la ville, c'est sûr, a connu sûrement dans ce domaine sa plus grande mutation car le choix fut et est resté prioritaire. Mais ce choix, c'est vrai, a empiété sur d'autres domaines mais c'est aussi cela le courage en politique et le respect du vote des électeurs.
Mais le géant a des pieds d'argiles car un mandat suffit à détruire ce qu'un autre a construit. Il faut consolider l'existant mais surtout imprégner celui-ci dans l'ensemble de la population, mettre en oeuvre une mixité sociale forte dans les activités.
Beaucoup de structures oeuvrent déjà en ce sens, la prochaine majorité municipale devra donner les moyens de ces passerelles. Le 4ème label a déjà donné rendez-vous à de nombreux relais pour faire de la photographie un lien social. L'exemple du Pilori, ou les participations lors des activités périscolaires sont autant d'avenirs possibles pour des générations émancipées.
Autant la présentation de rentrée des 4 labels était bien loin de ce qu'est la politique municipale, autant les actions façonnent un avenir meilleur. Autant la diffusion gratuite pour tous est un modèle discutable, autant la possibilité de créer gratuitement pour tous et d'être valorisé ne l'est pas.
Il est toujours important de dire quand le travail est bien fait et pour cela nous saluons celui qui a été accompli. Nous serons aussi vigilant pour qu'il continue de l'être.




mercredi 10 avril 2013

Patte blanche


Pour remplacer confesse, comme un purgatoire laïc, la déclaration de patrimoine devient le label rouge de la politique française. Foutaise ou avancée? Dans le contexte actuel cela ressemble plus à un n'importe quoi organisé avec un vieux fond religieux de l'argent caché et de la peur d'en parler très ancrée dans la culture française.
Qui a de l'argent est suspect, qui a le pouvoir est suspect, qui ne dit rien est suspect, qui dit tout est suspect...Cercle vicieux dans lequel rien n'est possible car tout est forcément faux...
L'effet Cahuzac n'est pas un effet surprise mais un effet du doute. Ce n'est pas l'acte qui surprend le plus, mais le mensonge. Ce dernier renforce un sentiment toujours latent dans nos sociétés, celui de la crise de confiance. Tout le monde pourrait tout montrer que rien n'y fera pour le moment.
Et ceux qui ne veulent pas montrer leurs biens (du déclaratif...), disent haut et fort qu'il faut réformer, balayer, dissoudre... Honte sur ces "mains propres et têtes hautes" ou "coup de balai" prêts à balancer l'Etat pour mettre en place leurs ego.
La déclaration de patrimoine existe déjà, le contrôle non. Et ce contrôle n'est possible qu'avec de vraies lois internationales sur le secret bancaire et de véritables moyens sur les enquêtes contre les paradis fiscaux et autres magouilles dans notre pays.
Ne tombons pas dans le tous pourris qui détruit le pays et notre démocratie. Oui, il existe des salauds mais doit on tomber dans un poujadisme basic, un extrémisme démago. Les enseignants et les curés ne sont pas tous pédophiles, les corses des voyous, les salariés des banques des voleurs, les commerçants des magouilleurs, les fonctionnaires des fainéants, les entreprises des tortionnaires, les syndicalistes des connards, les étrangers des profiteurs, les croyants des intégristes, les homos des malades,...
Ne tombons pas dans le travers de "celui qui crie le plus fort est le meilleur"...
N'oublions pas que c'est le loup qui, sous la porte, montrait une patte blanche...


mardi 9 avril 2013


Mariage pour tous au Sénat


Ne désarmons pas! Le mariage pour tous est toujours en débat. Les opposants sont toujours sur le terrain. 


Voici l'Intervention de Jean-Michel Baylet, Sénateur de Tarn-et-Garonne et président du Parti Radical de Gauche, dans le cadre de la discussion sur le Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. 


"Monsieur le président, mesdames les ministres, mes chers collègues,


  
C’est avec une émotion particulière que je m’exprime au nom des sénateurs Radicaux de Gauche, au moment où notre assemblée entame l’examen de ce qui est bien plus qu’un simple projet de loi. Ce débat s’inscrit en effet dans la lignée de ceux, emblématiques, qui ont porté sur la loi Veil, l’abolition de la peine de mort, l’instauration du PACS. 
  
Parfaitement, mon cher collègue ! J’étais député, en 1981, et j’ai voté l’abolition de la peine de mort. Je me souviens encore de ce que vos amis politiques disaient à l’époque ! 

Beaucoup d’arguments, pas toujours de bonne foi, ont été échangés sur la question de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Je souhaite cependant que la discussion de ce projet de loi, ou plutôt la manière dont se dérouleront nos débats, permette un travail législatif de qualité, qui fasse honneur à notre assemblée, car il y va, mes chers collègues, de notre responsabilité collective, quelles que soient les travées sur lesquelles nous siégeons. 

Je veux tout d’abord saluer le vaste travail accompli par le rapporteur, Jean-Pierre Michel, qui a su mener sa mission avec respect et assurance. Les auditions – une quarantaine au total – nous ont permis d’entendre les responsables d’associations d’élus, des représentants des cultes, des scientifiques, des philosophes, des juristes… 

De ces dizaines d’heures de travail préparatoire – bien sûr indispensables – à l’examen du texte, je ressortirai plus particulièrement ces mots de l’anthropologue Françoise Héritier, qui nous interroge sur ce qui constitue notre humanité : 
« Le propre de l’humain est de réfléchir à son sort et de mettre la main à son évolution. Il n’a aucune raison de refuser des transformations dans l’ordre social au seul motif que ses ancêtres ne vivaient pas ainsi il y a plusieurs millions d’années. (M. Vincent Eblé applaudit.) Il accepte bien les innovations technologiques, il les recherche même. Pourquoi repousser celles ayant trait à l’organisation de la société ? Le mariage, cadre à forte charge symbolique, est devenu pensable et émotionnellement concevable comme ouvert à tous, ce qui correspond aux exigences comme aux possibilités du monde contemporain, donc de notre caractère d’être humain. » 

Pour en revenir à des considérations plus politiques, je m’attarderai sur l’opportunité de discuter aujourd’hui d’une telle réforme. Certains commentateurs de la vie politique ou opposants au texte posent la question suivante : « Pourquoi discuter d’un tel texte de loi, alors que notre pays traverse la plus grave crise de ces dernières décennies ? » 

Cela revient donc à affirmer que des avancées ne sauraient intervenir qu’en période de prospérité. En 1974-1975, était-il futile de légiférer sur l’interruption volontaire de grossesse alors que notre pays subissait les conséquences du premier choc pétrolier ? Bien sûr que non ! Je pense pour ma part qu’il n’y a jamais de mauvais moment pour faire avancer l’égalité. 
À ceux qui opposent le social au sociétal, je rappellerai les textes discutés dans cet hémicycle depuis l’été dernier, portant création des emplois d’avenir, du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, des contrats de génération… Aujourd’hui même, les députés débattent de la transcription législative de l’accord national interprofessionnel sur la sécurisation de l’emploi, texte déterminant en matière de compétitivité de nos entreprises et de sécurité pour les salariés. 

J’ajoute que les réformes sociétales, comme les réformes sociales, ont toute leur place dans les projets du quinquennat : cela avait été dit et promis. 

Si nous sommes saisis aujourd’hui d’un texte ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, c’est que nous sommes à la conjonction de deux mouvements : le premier tend à considérer le mariage à la fois comme un contrat et comme une institution en perpétuelle évolution ; le second vise à l’inclusion des personnes homosexuelles au sein de la société.
Madame la garde des sceaux, vous avez brossé, alors que vous présentiez ce texte devant l’Assemblée nationale avec l’ardeur et le lyrisme que nous vous connaissons, un panorama des évolutions du mariage au fil de celles qu’a connues la société. Je me bornerai donc à rappeler quelques étapes. 

Tout d’abord, l’article 7 de la Constitution du 3 septembre 1791 opère une sécularisation du mariage, qui, aux yeux de l’État, est non plus un sacrement, mais un contrat civil. Tout le monde doit l’entendre, y compris dans la rue ! 
Le mariage tel qu’il est aujourd’hui procède d’un cheminement dont un certain nombre de lois constituent autant d’étapes décisives. 

Ainsi, la loi du 4 juin 1970 relative à l’autorité parentale a institué une pleine égalité entre les conjoints et substitué l’autorité parentale à l’autorité paternelle. Oui, je vous l’accorde, à une certaine époque, la droite était un peu plus progressiste qu’elle ne l’est aujourd’hui ! La loi de juillet 1975 a modernisé le droit du divorce. 

De même, s’agissant de la filiation, il y a un avant et un après la loi du 3 janvier 1972, texte qui posa le principe de l’égalité entre enfants légitimes et enfants naturels. Plus récemment encore, s’agissant de la transmission des patronymes, la loi du 18 juin 2003 a disposé qu’un enfant peut porter soit le nom de sa mère, soit le nom de son père, soit les deux. 
Je ferai le même commentaire que précédemment, monsieur Bas ! Ressaisissez-vous, chers collègues de l’opposition, voyez quel mauvais coton vous filez ! 

Ces évolutions du mariage apportent la démonstration que celui-ci est bien une institution vivante. Parallèlement, qu’on le veuille ou non, se sont développées des formes alternatives de familles. En effet, gardons à l’esprit qu’aujourd’hui plus de la moitié des enfants naissant en France sont issus de couples non mariés. Familles divorcées, familles recomposées, familles hors mariage, familles monoparentales et familles homoparentales sont donc une réalité que nul ne peut sérieusement contester. 
Mes chers collègues, ayons le courage de regarder notre société en face. Ne faisons pas comme ceux qui s’ébrouent entre Neuilly et l’avenue de la Grande-Armée ; la proximité de l’hippodrome de Longchamp n’oblige pas au port d’œillères ! 

Le second mouvement que j’évoquais est plutôt un combat pour l’acceptation par la société d’une sexualité sortant du schéma traditionnel homme-femme.

Arrêtons-nous un instant sur l’histoire de l’homosexualité. Longtemps criminalisée, car jugée subversive et contre nature, elle fut, pendant de longs siècles, durement et cruellement réprimée. Elle fut ensuite perçue comme une « atteinte aux bonnes mœurs » et même considérée comme une maladie mentale par l’Organisation mondiale de la santé, qui la classa comme telle, et par le droit français, jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. 

Je veux évoquer le rôle prépondérant joué, dans cette longue marche vers l’égalité, par Henri Caillavet, ancien sénateur radical récemment disparu, qui déposa ici même, dès 1978, une proposition de loi visant à abroger les discriminations légales dont les homosexuels faisaient l’objet. Parlementaire exigeant, homme de tolérance, guidé par son grand humanisme et son indépendance d’esprit, il fut le premier à oser brandir l’étendard de l’égalité quelle que soit l’orientation sexuelle. Nous, radicaux de gauche, sommes ses héritiers et continuons aujourd’hui son combat. 

Mes chers collègues, en 1999, un pas décisif fut franchi avec l’instauration du pacte civil de solidarité. Je me souviens – c’est l’apanage des parlementaires disposant d’une certaine expérience – des débats qui ont entouré sa création. J’y vois même des analogies avec les discussions sur l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Je me remémore les prises de parole outrancières, les arguments alarmistes, les esclandres et chausse-trappes parlementaires. Bref, le présent débat a comme un air de déjà-vu.

Or qui, aujourd’hui, remet en cause le PACS ? Entre 2002 et 2012, soit en dix ans, personne, dans la majorité d’alors, pas même ceux qui s’étaient montrés les plus virulents contre l’institution du PACS, n’a souhaité revenir sur cet acquis. 

Depuis l’instauration du PACS et le renforcement de certaines dispositions, des procédures ont été lancées, notamment auprès du Conseil constitutionnel, par le biais d’une question prioritaire de constitutionnalité, mais également auprès de la Cour européenne des droits de l’homme, afin d’ouvrir le mariage aux personnes de même sexe. Les décisions de ces deux juridictions n’ont, au final, pas surpris ; elles ont permis d’alimenter le débat et ont renforcé l’idée qu’une telle réforme doit découler d’un choix politique. 

C’est la raison pour laquelle, au nom des radicaux de gauche, j’ai porté cette proposition lors de la campagne des primaires citoyennes ; aujourd’hui, madame la garde des sceaux, j’apporte naturellement mon soutien sans réserve à votre texte. 
Au-delà du symbole, si fort soit-il, il nous revient, en notre qualité de législateur, de prévoir les implications concrètes de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe. Cela nous impose de veiller à la qualité du texte sur le plan du droit, et nous serons donc tout particulièrement vigilants au cours de l’examen des articles. On l’a répété, il s’agit non pas de modifier les règles en vigueur pour les couples hétérosexuels, mais d’appliquer et d’adapter ces règles aux couples de personnes de même sexe. D’aucuns auraient préféré que l’on reconnaisse cette égalité, mais sans que l’on puisse appeler « mariage » l’union de deux personnes de même sexe. Je crois, pour ma part, que la force de votre projet de loi, madame la garde des sceaux, tient précisément au fait qu’il retient cette appellation. 

Par ailleurs, la question de la filiation est également au cœur de cette réforme. Françoise Héritier, encore elle, éclaire notre débat en différenciant la parentalité, l’engendrement-enfantement et la filiation : selon elle, « la filiation est la règle sociale qui détermine l’affiliation d’un enfant à un groupe, en lui conférant droits et devoirs. Elle se différencie de la vérité biologique […]. On peut être investi dans la parentalité et transmettre la filiation sans être géniteur : c’est l’adoption légale. » 

D’ailleurs, s’agissant de l’adoption, cette réforme permettra de sortir de l’hypocrisie. En effet, aujourd’hui, et depuis l’entrée en vigueur de la loi du 11 juillet 1966, des personnes célibataires peuvent obtenir un agrément pour l’adoption, alors que les couples homosexuels ne le peuvent pas. L’absurdité de la situation contraint certains homosexuels à entamer des démarches en tant que célibataires. Les conseils généraux, qui délivrent les agréments, rencontrent de tels cas quotidiennement. En tant que président du conseil général de Tarn-et-Garonne, j’ai eu dès 2011 à traiter de dossiers d’adoption relevant de l’homoparentalité : je suis fier d’avoir accordé l’agrément aux couples concernés ! Cette décision ne fut pas politique, elle fut prise après avis favorable de la commission compétente. 

Mes chers collègues, poser la question de la filiation, c’est également interroger les consciences sur certaines avancées scientifiques, notamment l’assistance médicalisée à la procréation et la gestation pour autrui. 

Notre assemblée s’est saisie de ces évolutions. À cet égard, je veux citer le rapport d’information intitulé « Contribution à la réflexion sur la maternité pour autrui », publié dès 2008 par trois de nos collègues. Tout en faisant remonter ces pratiques à l’Ancien Testament, en mentionnant notamment l’épisode de la conception et de la naissance d’Ismaël, fils d’Abraham, ce rapport présentait plusieurs préconisations intéressantes. 

Ces thématiques ne concernent pas exclusivement les futurs couples homosexuels, puisque la PMA existe déjà pour les couples ayant des problèmes de fertilité à travers la fécondation in vitro et l’insémination artificielle. 

Bien sûr, les questions soulevées se posent en termes de bioéthique et ne sauraient être introduites par la voie d’un simple amendement. Si mes amis radicaux et moi-même restons opposés à la GPA, nous proposerons néanmoins, dans l’intérêt supérieur des enfants concernés et afin de remédier à l’insécurité juridique dont ils pâtissent actuellement, d’améliorer le présent texte en vue de permettre la transcription à l’état civil français des actes de naissance des enfants nés à l’étranger à la suite d’une gestation pour autrui. 

Regardons ce qui se passe hors de nos frontières : la voie nous est tracée, non seulement en Europe, mais également dans des pays réputés plutôt conservateurs, subissant plus que la France l’influence de l’Église: l’Argentine, le Chili, l’Uruguay… Dans ce dernier pays, certains sénateurs de l’opposition ont joint leurs voix à celles de leurs collègues de la majorité pour créer le mariage pour tous. Chers collègues qui siégez sur les travées de droite de notre hémicycle, je vous invite à suivre ce bel exemple ! 

Nos sociétés évoluent. J’entends dire que le droit n’a pas à courir derrière les évolutions sociétales. Je réponds ceci : peut-il les ignorer ? Notre droit peut-il demeurer hermétique à la société à laquelle il s’applique ? Nous ne le pensons pas. 
Madame la garde des sceaux, vous avez déclaré, lors de votre audition par la commission des lois, que « le projet de loi est marqué du sceau de l’égalité ». Je ne peux qu’abonder dans votre sens, et j’irai même plus loin : il est marqué aussi du sceau de la liberté. En effet, une fois ce projet de loi adopté, chacun, qu’il soit homosexuel ou hétérosexuel, aura la liberté de s’unir ou de ne pas s’unir par le mariage avec la personne qui partage sa vie, de vivre avec elle en concubinage ou de contracter un PACS. Il s’agit d’une loi de fraternité et d’humanisme en ce qu’elle reconnaît indistinctement couples hétérosexuels et couples homosexuels et qu’elle considère avec la même bienveillance toutes les formes de familles. 

Notre pays est prêt, j’ai confiance en nos compatriotes, et c’est fort de cette confiance que les sénateurs radicaux apportent tout leur soutien à ce texte."


jeudi 4 avril 2013

Engagez-vous!


En ces temps de politiques vacillantes, on entend des mots durs sur la politique, cela attriste, mais est compréhensible. Dur dur ces temps de haine qui semblent être l'expression d'une honte d'une représentation nationale entachée cependant que par une minorité. Que les extrêmes de gauche comme de droite arrêtent de nous la jouer chacun à la "mains propres tête haute", leurs casseroles locales ou nationales sont de belles cantinières.
Si vous voulez réformer la politique, engagez-vous! Arrêtez aussi de juger les uns ou les autres, projetez l'opinion vers une construction de société et non la négation d'une autre. Mettez les mains dans le cambouis!! Venez militer, amender, participer!!!! Les politiques en place vous gênent, ok et bien venez en parler avec eux au sein de leurs partis. Les politiques qui veulent des places vous agacent, prenez position dans les structures partisanes!
Il n'y a pas que dans le café du coin qu'on peut ronchonner ou gueuler contre la politique, au sein des partis on peut construire et changer les choses avec plus d'efficacité. En plus, cela permettrait sûrement de voir autre chose qu'une masse de postulards qui ne sont là que pour avoir des mandats (les adhésions fleurissent avant les élections) et jeter ceux qui n'ont rien fait pendant leur délégation et ne sont là que pour des raisons de casting.
Alors adhérez pour vraiment changer les choses!
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